Monsieur Claude Guéant,
Hier après-midi, après être allé déjeuner dans le Marais, je rentre à la maison, tranquillement.
Arrivé dans mon quartier, je vois une invasion de cars de C.R.S. qui entourent l'église Saint Bernard. Je me rappelle que, comme tous les ans, il y a une manifestation en mémoire de l'expusion des sans-papier, le 23 août 1996. (Petit parenthèse, pendant les évènements de 1996, il m'est arrivé de me faire contrôler 5 à 10 fois en 100 m, et ce, juste pour rentrer chez moi...)
Donc, des dizaines de C.R.S., partout, et cette fois-ci sans bière dans les mains...
Ne me méfiant de rien, j'habite là, je n'y vois aucun problème, j'avance devant ce qui semble être un barrage. Là, un C.R.S. m'ordonne de ne plus avancer. Vous savez, avec cet air sympathique qui donne tout de suite envie de coopérer.
Interloqué, je lui demande pourquoi.
"Vous ne pouvez plus avancer..."
"Euh, j'habite là... C'est la petite rue que vous voyez, là-bas..."
(A 50 mètres)
"Non, vous n'avancez plus, un point c'est tout..."
Je lui présente mes papiers, j'ai la chance d'en avoir, pour prouver que j'habite bien dans la rue qu'il voit à 50 m et lui explique qu'il va bien falloir que je rentre chez moi et j'en profite pour glisser un discret :
"Il y a des gens qui habitent ici."
Il refuse toujours et fait appel à son supérieur. C'est vrai, c'est une décision qui pourrait être lourde de conséquences... On ne sait jamais, je pourrais... aller voir des amis ou aller acheter du pain, à défaut de brioche (Tiens, ça me rappelle une reine décapitée...).
Donc, il appelle le big boss des CRS et celui-ci, après avoir revérifié une fois de plus mes papiers, me laisse passer à la condition expresse que je sois accompagné par un C.R.S.
Donc, il appelle le big boss des CRS et celui-ci, après avoir revérifié une fois de plus mes papiers, me laisse passer à la condition expresse que je sois accompagné par un C.R.S.
Donc me voila reparti après 10 bonnes minutes accompagné d'un homme armé, juste pour rentre chez moi... Au moment où nous arrivons dans ma rue, j'entends le boss lui dire :
"Vérifie qu'il rentre bien chez lui,
à la bonne adresse !!!"
Quelques minutes plus tard, mon mari subi la même "agression" et s'entend dire :
"Il y a beaucoup de monde dans cette rue ?"
Questions :
"Euh, sommes-nous toujours en démocratie ?"
"Savez-vous que le XVIIIème est habité
par autre chose que vos phantasmes insécuritaires ?"
"Depuis 1996, c'est la même démonstration de force,
quand allez-vous donner une réponse
humaine aux problèmes des sans-papier ?"
"Libre circulation des personnes...
C'est ça la vision que vous en avez ?"
"Pouvez-vous expliquer à vos amis C.R.S.
que les rues de Paris sont habitées
et pas que par de dangereux manifestants ?"
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