J'ai trouvé cet edito sur le site de Laurence Marchand-Taillade.
Il résume rapidement mon sentiment par rapport au mariage homosexuel et à l'ingérence indécente des archaïques religieux...
"Mgr Vingt-Trois, lors d’une « messe de rentrée des députés et sénateurs » a clairement incité les Parlementaires à ne pas suivre la position politique de leur parti, et à « voter selon leur conscience » , sous entendant, la position de l'église. Les Églises, le Grand Rabbin de France vient de lui emboîter le pas, continuent à nier les évolutions sociétales, comme cela avait été le cas pour la loi Veil.
Ces ingérences intolérables des représentants religieux dans les affaires publiques, vont à l'encontre de la loi de séparation des Églises et de l’État. En effet, la liberté d'expression invoquée par les ministres des cultes ne les autorise pas à intervenir en tant que tels dans le débat public. Selon les art. 26, 35 et 36, de la loi du 9 décembre 1905, toute réunion politique est interdite dans les lieux de culte, toute provocation à résister aux « actes légaux de l’autorité publique » sont interdites.
Monsieur Vingt-Trois a le droit, en tant que citoyen français, de s'opposer publiquement au mariage pour tous, mais pas dans le cadre de son exercice d'organisateur du culte catholique, comme le stipulent les art, 1 et 4 de la loi de 1905.
La loi de 1905 a pour principe de reléguer à la sphère privée le fait religieux pour faire de chaque citoyen un individu libre d'exercer son esprit critique, le libérant ainsi de tous les dogmes, religieux y compris. Les Églises ne semblent manifestement pas avoir accepté cet état de fait et ont décidé de contre attaquer en tenant des positions rétrogrades et proches de celles de l'extrême droite conservatrice.
Le mariage pour tous pose un seul problème, sa dénomination, homonymique au mariage religieux, mais dans les faits est une avancée sociale vers nos principes d’Égalité et de Liberté. Égalité de tous face à la loi, Liberté de décider de contractualiser ou non la formeque doit prendre la vie commune de deux individus. Pourquoi ne pas donner un nouveau nom à ce contrat, afin de lever toute ambiguïté ?
Les deux formes que prend le mariage n'ont pas les mêmes fins, l'un contraignant dans un modèle rétrograde de mariage à vie, de fidélité qui n'existe presque plus, l'autre permettant l'évolution de l'humanité dans le respect des différences et des choix de chacun.
Dire que la mariage encadre le modèle familiale est sans doute une vérité pour les mariages religieux indissolubles, mais qu'en est-il du mariage civil qui se solde dans un cas sur trois en France (un sur deux en Île-de-France) par un divorce ? Que dire de la monoparentalité et des familles recomposées ? Que dire des couples qui se reforment avec deux adultes du même sexe mais qui ont déjà des enfants d'un premier mariage ? Il faudrait empêcher le mariage homosexuel pour éviter ce qu'il se produit déjà dans notre société ?
Dire que l'on s'oppose à l'adoption ou à la PMA pour les Gays, c'est aussi ignorer les pratiques actuelles. Les couples homosexuels parents existent déjà ! Les PMA sont pratiqués dans les pays frontaliers et dans certains cas de façon très artisanale entre couples homosexuels. Quel cadre juridique pour protéger ces enfants de la séparation possible de leurs parents ?
Enfin, à l'heure où l'être humain évolue vers la liberté absolue de conscience, il est difficile d’entendre le discours de la droite « bien pensante » nous évoquer un texte anticonstitutionnel lorsqu'il s'agit, au contraire, de rétablir l'art. premier de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune » ou encore d'assurer les libertés individuelles inscrites à l'art. 4 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi."
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